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Cela fait maintenant un mois que les Ukrainiens résistent à l’agression brutale et totale de la Russie. Ce fut un mois de pertes, de morts et de maisons détruites. Mais ce fut aussi un mois d’espoir, d’héroïsme incroyable, d’amour et de soutien de l’ensemble du monde civilisé.
Retour sur lles évènements de ce mois qui restera gravé dans l’histoire.
Le 24 février, la Russie a lancé une offensive militaire à grande échelle contre l’Ukraine. Huit ans après l’occupation partielle des régions de Louhansk et de Donetsk et une tentative d’annexion de la Crimée (agression qui avait déjà tué des milliers d’Ukrainiens), le régime de Poutine a franchi une ligne impensable, en déclenchant la plus grande bataille militaire sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale.
Alors que des rapports crédibles indiquent que le Kremlin s’attendait à vaincre l’Ukraine et à s’emparer des villes clés en 2-3 jours, les forces armées ukrainiennes, soutenues par des millions de volontaires et par l’ensemble de la population ukrainienne de plus de 40 millions d’habitants, ont arrêté les agresseurs dans leur élan. Uni par amour ardent de la liberté, le peuple ukrainien a montré une résistance inattendue.
La guerre a évolué sur plusieurs aspects essentiels :
- L’armée russe était terriblement mal préparée et mal équipée pour envahir un pays qui résisterait. Après 30 jours de ce qui était censé être une « opération éclair de 3 jours », la Russie n’a pu prendre aucune ville clé, à l’exception de – Kherson. Même là-bas, à cause de la résistance civile farouche, les tentatives des occupants d’installer un gouvernement fantoche ont échoué.
- Confronté à l’échec sur le terrain, les occupants russes ont choisi la forme de guerre la plus criminelle et la plus monstrueuse : les bombardements massifs de villes par l’artillerie et l’aviation. Une stratégie délibérée qui vise à terroriser la population civile, briser la résistance ukrainienne, détruire les infrastructures, démoraliser le pays et faire la pression publique sur le processus de négociations. Mais l’Ukraine reste forte.
- La résistance civile et la guérilla des Ukrainiens sont impressionants : des rassemblements réguliers des Ukrainiens sous les balles russes, qui protestent contre l’occupation ; à Enerhodar, Kherson, Berdiansk et bien d’autres villes, les habitants ayant pour seule arme drapeaux ukrainiens sortent dans les rues pour arrêter des chars russes ; des unités de défense territoriale de citoyens civils s’organisent pour défendre leurs villes.
L’agression russe en chiffre et par son caractère se rapproche d’un génocide :
- La Russie a effectué près de 1500 frappes aériennes et d’artillerie contre l’Ukraine. Un grand nombre d’entre elles ont visé des structures résidentielles et civiles. Le Centre des situations d’urgence estime que 3 780 bâtiments ont été touchés par des tirs d’artillerie, de roquettes et de mortiers, ainsi que par des bombes. 566 d’entre eux sont des universités, des écoles et des crèches.
- Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme estime le nombre de victimes civiles à 2685, le bilan qui reste sous-estimé selon le même HCDH. Les rapports locaux à Marioupol, une ville qui a largement dépassé le stade d’horrible catastrophe humanitaire, estiment à 3000 le nombre de morts (100-200 par jour maintenant), avec 80-90% de la Marioupol détruite par les bombardements russes. Une ville de 400 000 habitants sans eau, sans chauffage, sans électricité et sans nourriture – un enfer créé par l’armée russe.
- 128 enfants sont morts au cours des 30 jours de guerre. 172 ont été blessés. La Russie continue de bombarder les écoles, les crèches et les hôpitaux pédiatriques. 4,3 millions d’enfants ont été contraints de fuir leurs foyers – plus de la moitié des 7,5 millions d’enfants du pays.
- Plus de 3 millions d’Ukrainiens ont été contraints de fuir vers les pays européens en raison de l’invasion barbare de la Russie. 11 à 12 millions ont été déplacés à l’intérieur de l’Ukraine (données du bureau du président).
Les rapports faisant état de la déportation forcée de plus de 15 000 habitants de Marioupol vers la Russie nous rappellent également les déportations massives inhumaines de l’Allemagne nazie et de l’Union soviétique.
Photo d’Emilio Morenatti pour AP, le 5 mars. Région de Kyiv
Photo de Pavlo Dorohoi, le 1 mars.
Photo par Pavlo Petrov. Kyiv
L’immeuble est détruit du 17e au 21e étage.
Photo de Daniel Leal pour l’AFP, le 26 février.
Photo de Maksim Levin, le 9 mars. Région de Kyiv
Pourtant, la résistance des Ukrainiens et leur volonté de se battre pour leur pays restent fortes :
- L’armée russe a perdu plus de troupes en 30 jours en Ukraine qu’en 10 ans en Afghanistan. Au 24 mars selon les Forces Armées ukrainiennes les pertes russes s’élèvent à : 15800 soldats, 530 chars, 1597 véhicules blindés, 280 systèmes d’artillerie, 82 systèmes de roquettes, 47 systèmes anti-aériens, 101 avions, 124 hélicoptères, 1033 voitures militaires, 4 bateaux militaires, 72 réservoirs de carburant, 42 drones tactiques.
- Des villes Marioupol, Kharkiv, Tchernihiv, Hostomel (région de Kyiv), Volnovakha (région de Donetsk) s’accrochent à la vie sous les frappes de missiles russes, dans un état de catastrophe humanitaire. Les Russes ne parviennent à les conquérir. Les batailles se poursuivent autour de Kyiv, les troupes terrestres russes étant repoussées par les forces armées ukrainiennes.
- Les Ukrainiens font des dons considérables à leur armée et aux réfugiés. Des milliers de volontaires ont réorienté leur vie et leur travail pour s’assurer que l’Ukraine puisse se défendre. Au 8 mars, 10,6 milliards de UAH ont été collectés pour soutenir les forces armées ukrainiennes (dons ukrainiens et étrangers). Les dons arrivent tous les jours. Le nombre d’organisations d’aide humanitaire, d’initiatives bénévoles et de mouvements populaires locaux est trop important pour être énuméré ici.
Photo de Viatcheslav Ratinsky, le 27 février 2010
Le monde a soutenu l’Ukraine en imposant des sanctions contre la Russie, en fournissant des armes à l’Ukraine, en apportant une aide humanitaire, en aidant les réfugiés ukrainiens, etc. Cependant, la Russie poursuit ses crimes de guerre et son agression inqualifiable contre un pays européen souverain et libre. La guerre en Ukraine n’est pas terminée. Elle continue d’être la ligne de front de la défense des valeurs humaines, de la paix et de la démocratie. Le monde doit rester uni jusqu’à ce que la Russie mette fin à son agression inhumaine et illégale.